Cfdt SSRU 29

Le Télégramme du 03/01/2019 relate la « faute inexcusable » de Keolis dans l’accident du travail subi par Christophe, fils d’Alain B., adhérent SSRU29.
 
Salarié blessé dans le tramway : la « faute inexcusable » de Keolis
 
Le Tribunal des affaires de la sécurité sociale de Brest (TASS) n’y va pas par quatre chemins.Dans son jugement en date du 6 décembre dernier, le Tass reconnaît la faute inexcusable de Keolis Brest, dans l’accident dont a été victime l’un de ses salariés en 2015, et qui en conservera de graves séquelles invalidantes à vie.
 
L’affaire remonte au 9 février 2015. Ce jour-là, un agent en opération de contrôle, rue Jean-Jaurès, voit les portes du tramway se refermer subitement sur son visage et son bras. Le choc est si violent qu’il engendre un grave traumatisme crânien, et de lourdes séquelles : une paralysie incomplète côté gauche et une importante atteinte auditive côté droit. Suite à l’accident, ce salarié a tenté de reprendre par deux fois son activité, mais est actuellement en arrêt de travail, causé par de graves crises de douleurs.
 
« Cynisme certain »
 
Soutenu par la CFDT Bibus, la victime a attaqué son employeur devant le Tass, puisque, selon lui, l’entreprise était au courant des dysfonctionnements touchant le système de sécurité de fermeture des portes de tramway, avant même cet accident. Ce que confirme le Tass dans son jugement : « La société Keolis Brest avait manifestement conscience depuis au moins deux années du danger encouru par les utilisateurs des systèmes d’ouverture du tramway, qu’ils soient usagers ou salariés, et n’a fait la démarche de recherche des causes qu’après un accident survenu à l’un de ses salariés, de telle sorte qu’il est légitimement permis de penser que, manifestement, rien n’aurait été fait pour prévenir les causes d’accidents si les victimes avait été des usagers ».
 
Le Tass souligne même que Keolis Brest « a fait preuve d’un cynisme certain » en ne signalant des incidents survenus avant ce 9 février 2015 « qu’après l’accident de leur salarié », survenu « du fait de la faute inexcusable de l’employeur ».
 
Keolis Brest, qui peut faire appel du jugement jusqu’au 5 janvier, est condamné à rembourser à la Caisse primaire d’assurance maladie les versements au salarié, dont le préjudice devra être estimé par une expertise médicale, programmée le 20 février prochain.