Nous vivons une période et une situation tout à fait exceptionnelle avec cette pandémie dont nul ne sait quand et comment nous en viendrons à bout. L’activité économique est pratiquement à l’arrêt de même que l’activité sociale.
Néanmoins nous sommes aussi dans une période de publication des comptes des entreprises, administrations, institutions, etc…C’est le cas pour l’ARCCO/AGIRC qui vient de publier la situation financière de la caisse de retraite complémentaire des salariés du privé. Ces résultats concernent l’année 2019, il est évident que pour 2020 la situation financière sera violemment impactée.
Donc, pour nous changer un peu les idées, prenons le temps de lire cette information positive.
En 2019, après 9 ans de déficit, le régime de retraite complémentaire Agirc-Arrco est à l’équilibre grâce à la qualité du pilotage des partenaires sociaux et une bonne conjoncture économique. Le régime repose sur des principes de solidarité entre les générations. Alors que la réforme des retraites n’a pas encore fixé le modèle de gouvernance du futur système, ces résultats plaident pour que les partenaires sociaux y aient une place de premier rang. Enfin, l’Agirc-Arrco s’organise pour faire face au Covid-
- 18,8 millions de salariés cotisent à l’Agirc-Arrco avec leurs employeurs (1,6 million d’entreprises), pour constituer leurs droits futurs.
- 12,7 millions de retraités perçoivent chaque mois une allocation de retraite complémentaire Agirc- Arrco, pour un montant annuel de plus de 83 milliards d’euros.
En 2019, après intégration du résultat financier, l’Agirc-Arrco enregistre un résultat global de +1,2 milliard d’euros :
- La différence entre les ressources et les charges du régime est un excédent de 489 millions d’euros (-1,9 milliard en 2018).
- Les réserves de financement s’élèvent à 65 milliards d’euros. Elles ont permis de dégager des produits financiers de 700 millions d’euros.
- Le régime a réalisé un plan d’économie de 600 millions d’euros dont 500 millions sur les coûts de fonctionnement.
La fusion de l’Agirc et de l’Arrco au 1er janvier 2019, l’optimisation de la déclaration sociale nominative (DSN), les allégements généraux de charges, ont été menés à bien par les 13 000 salariés.
Avec ces bons résultats, l’Agirc-l’Arrco peut faire face au Covid-19 et mettre en place des mesures de soutien :
- Prélèvement des cotisations : pour ceux qui ne seraient pas en capacité de payer, les rappels et contentieux sont supprimés (en lien avec l’APEC, car c’est l’Agirc-Arrco qui encaisse les cotisations pour le compte de l’APEC). Pour les personnes en chômage partiel, le maintien des droits sera acquis pour toute personne ayant au moins eu 60 heures de chômage partiel sur l’année.
- Gestion des dossiers : un effort est fait sur la gestion dématérialisée des dossiers (40 % des dossiers l’étaient avant la crise). Des portables ont été distribués aux conseillers pour permettre le télétravail. Cela vaut pour l’Agirc et l’Ircantec. Pas de gestion dématérialisée pour l’instant pour les pensions de réversion.
La trésorerie des institutions est positive en début d’année. La caisse pourra faire face. Des discussions sont en cours pour trouver des solutions avec les banques et l’Acoss (agence centrale des organismes de sécurité sociale) pour les mois suivants.
Avec plus de 80 milliards d’euros de prestations versées chaque année, 65 milliards d’euros de réserves et zéro euro de dettes, le régime de retraite complémentaire des salariés du privé, exclusivement géré par les partenaires sociaux, est un acteur essentiel du modèle de protection sociale français. Essentiel mais insuffisamment connu, son système de régime à points permet de mieux surveiller les cotisations converties en points, de mieux mesurer leur valeur ainsi que celle du point réévalué annuellement.